Histoire

Le site de Nant, fréquenté depuis le néolithique et sur le passage d’une voie romaine, a vu la création du bourg autour du monastère installé en 926 par les moines bénédictins. La richesse de la communauté était fondée sur la ressource en eau du Durzon et de la Dourbie fournissant énergie et irrigation.

La première préoccupation des moines a été d’assainir les terres marécageuses des vallées par un système très élaboré de canaux permettant l’irrigation et l’installation de moulins. En 1135, le monastère est érigé en abbaye par une bulle du Pape Innocent II. Elle rayonnait sur dix-huit prieurés et chapelles voisines.

Durement frappée par les épidémies de peste et les guerres de religion, la communauté s’est relevée aux 17ème et 18ème siècles. En témoigne l’ouverture d’un collège des Pères Doctrinaires. L’Abbaye, tombée en commende, a été supprimée par édit royal en 1777. Ses biens ont été attribués au bureau de bienfaisance géré par les consuls. En l’an 1800, 2270 habitants ont été décomptés.

Le maximum démographique a été atteint dans les années 1860. La commune comptait alors 3100 habitants. L’exode rural du 20ème siècle a vidé plusieurs fermes et hameaux, le bourg demeurant cependant attractif grâce aux services offerts aux Nantais et à leurs voisins.

Patrimoine

Sur son vaste territoire, la commune compte treize églises et chapelles dont six sont classées ou inscrites (Abbatiale Saint-Pierre, Eglise Saint-Michel de Rouviac, Eglise Saint-Sauveur, Eglise Saint-Martin du Vican, Eglise Saint-Etienne de Cantobre et Notre Dame des Cuns).

Au centre du bourg, l’Abbatiale Saint-Pierre (Xème/XIème siècle) est l’un des joyaux de l’art roman du Rouergue. Les bâtiments conventuels attenants ont été détruits au moment des guerres de religion et il n’en reste que quelques traces sur la place du Cloître. Après le départ des moines bénédictins, le bâtiment de Saint-Pierre a été préféré comme église paroissiale au détriment de l’église Saint-Jacques (XIVème siècle), située en face de la boulangerie actuelle.

La commune compte encore cinq églises romanes classées ou inscrites qui méritent une halte dans les hameaux. Au bourg, sont également classés le Pont de la Prade (XIVème siècle) qui enjambe la Dourbie et les Halles (XIVème siècle, remaniées XVIIème).

Enfin, sur la place centrale du Claux, l’hôtel Ayrolle des Angles est également classé. Bâti au XVIIIème siècle par un Nantais qui avait fait fortune en Martinique et dans le commerce triangulaire, il abrite aujourd’hui, la Mairie, la Maison France Services, l’Office de Tourisme et la Poste. Dans le hall, on peut voir, outre le trompe l’œil copie de la rampe de l’escalier, la statue de Louis XVI érigée sous le Premier Empire par un royaliste nantais. Deux fois décapitée, la statue n’a pas retrouvé sa tête et se trouve maintenant à l’abri dans ce hall.

Dans le centre du bourg comme dans les jardins des Vernèdes, le réseau des canaux construit par les moines bénédictins à partir du Xème siècle, font aussi partie de notre patrimoine. En suivant le « Chemin de l’eau » dans le village, la signalétique mise en place vous guidera vers les monuments classés ou non qui font le charme de notre village.

Les monuments et sites classés

 

Abbatiale Saint-Pierre de Nant (classement 1862)

Belle abbatiale des XIe et XIIe siècles.

Trois campagnes de travaux ont marqué la construction de l'église de Nant : la première porte sur l'abside, les absidioles et le transept, la seconde sur la nef, la troisième sur le massif occidental. L'étude de l'architecture met en évidence le déroulement de ces campagnes d'est en ouest. Début de la partie la plus ancienne, autour de 1070, (le chevet et le transept), et après une interruption de courte durée, l'édification des murs de la nef dans les années 1080-1090 - ensuite la construction du massif occidental et le voûtement de la nef, après 1140-1150. (Anne-Marie Pécheur). Ne ratez pas d'admirer les vitraux conçus par Jean Hugo, peintre, illustrateur et écrivain, arrière-petit-fils de Victor Hugo.

Eglise Saint-Michel de Rouviac (classement 1942)

La première mention de l'église remonte à 1135, dans une bulle érigeant le prieuré en abbaye bénédictine. Après avoir été mise à mal par les Routiers, l'église est reprise au XVe siècle dans ses parties hautes. Elle est constituée d'une nef de trois travées. Le chevet, polygonal à l'origine, devient plat au XVe siècle. A l'intérieur, la voûte a été refaite en tuf à la même époque. Elle est faite d'ogives dans le chœur, au-dessus d'un dispositif d'arcatures romanes. Le clocher-tour d'origine devait être bâti sur l'arc triomphal, mais a été remplacé au XVIIe siècle par une tourelle. L'édifice appartient, par son plan et la sculpture de ses chapiteaux, au groupe des églises romanes de la Dourbie.

Eglise Sainte Marie des Cuns (classement 1942)

Par une bulle du pape Innocent II datée de 1135, l'église fut réunie à la mense abbatiale de Saint-Pierre de Nant. La partie romane de l'édifice remonte à cette date. Cette partie présente une abside et un chœur avec, à l'intérieur, huit colonnettes dégagées supportant sept arcatures. L'abside est voûtée par un cul de four à pans. Le choeur et la travée qui le précède sont couverts par un berceau supportant un clocher carré ajouré de deux baies sur chaque face. La nef avec son porche en encorbellement est une reconstruction postérieure, sans doute du XIVe siècle. La face ouest de l'église et le porche ont été sûrement fortifiés. La chapelle sud remonte au XVe siècle. L'édifice est recouvert en lauzes calcaires posées à cru sur forme en terre. Le culte a dû cesser d'y être célébrer vers 1840.

Ancienne église Saint-Martin du Vican (classement 1936)

Le premier monastère de Nant aurait été fondé au VIIe siècle par Saint-Amand, au Vican, puis reconstruit à la fin du Xe siècle huit cents mètres plus bas. La chapelle ne paraît pas antérieure au XIIe siècle et aurait servi de paroisse après le départ des moines. La nef est construite en calcaire ; le chœur et l'abside en tuf. La couverture est en lauzes calcaires posées directement sur les voûtes (privée, pas de visites).

Hôtel Ayrolle des Angles - Mairie (inscription 2007)

Hôtel particulier construit vers 1762-1765 par l'architecte Viguier pour Ayrolle des Angles, maître de camp de cavalerie sous Louis XV. Façade à sept travées marquée par un léger avant-corps doté d'un bel ouvrage de stéréotomie. Escalier à jour central avec décor de stuc et rampe en fer forgé. Pièces ornées de boiseries et de stucs. L'édifice constitue un intéressant exemple d'hôtel urbain.

Halles (inscription 13 avril 1944)

15ème siècle, remaniées au 17ème siècle, les halles sont constituées par cinq travées de voûtes d'arêtes et forment une sorte de promenoir couvert. Les voûtes supportent directement une couverture de lauzes. Des contreforts maintiennent la poussée des voûtes.

Pont de la Prade (inscription 1944)

Pont établi au XVe siècle, composé de deux arches en plein cintre avec une pile médiane à becs aigus en amont et en aval. Dans la partie centrale, le tablier est horizontal. Il s'abaisse vers les deux extrémités, en deux parties d'inégale inclinaison. La construction est en calcaire.

Cantobre - Site classé

Il n’est pas étonnant que, depuis les Romains, le village de Cantobre ait servi de poste de guet privilégié. Le panorama ouvert sur les Grands Causses permet de voir jusqu’au Limousin. Accroché à son éperon rocheux, sa silhouette se découpe sur le ciel, comme suspendu dans le vide. Ce village médiéval, témoin du passé templier et hospitalier, semble perdu au milieu d’une terre encore sauvage et aride, où se faufilent une centaine de mètres plus bas, la Dourbie et le Trévezel. Là-haut, les ruelles sont si étroites que la voiture est bannie ! C’est à pied, en entrant par la porte fortifiée, qu’on apprécie toute l’atmosphère du site et de la préservation d’un village de pierre de poche - quinze habitants à l’année, trente maisons - dont le nom viendrait du celte « Canto Briga », qui signifie la Citadelle brillante.